Petit conte de Pâques avec du retard
Elle n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir que le jour s’était levé. Depuis que les jours rallongeaient, elle était réveillée de plus en plus tôt par le petit brin de lumière qui filtrait à travers le volet. Chose très utile qui lui évitait de pester contre le réveil qui la martyrisait le matin ; à un détail près : c’était dimanche de Pâques et elle aurait voulu profiter d’un peu de grasse matinée. Une fois de plus, elle passerait à côté.
Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres. Elle repensa à la discussion animée de la veille à propos du Lapin de Pâques. Bien sur elle en avait entendu parler et pensait comme beaucoup que ce n’était qu’une légende commerciale destinée à pourrir les torchons qui serviraient à nettoyer les visages « enchocolatés » de ses enfants et remplir les caisses des centres commerciaux. Le Père Noel d’accord mais le lapin de Pâques !... Ou alors on parle de celui au chocolat dont ses chérubins se délecteraient plus tard dans la journée. Même si elle n’y adhérait pas, elle sacrifierait à la tradition en allant dissimuler en catimini ça et là dans son jardin quelques gourmandises pour permettre à sa petite troupe de se défouler en prenant l’air.
Tranquillement elle se leva et savoura par avance le moment où elle dégusterait seule un bon thé vert dans le calme de la maison encore toute ensommeillée. Elle appréciait tout particulièrement ce moment de calme comme une mini méditation, qui lui apporterait suffisamment de forces pour pouvoir affronter la bande de fauves qui allait bientôt débarquer dans la cuisine.
Héroïne- « Euh… Madame l’auteure, on commence à s’ennuyer, il faudrait songer à apporter un peu d’action car on va finir par se rendormir »
L’auteure- « Oups ! Désolée. Merci de me le rappeler. Je commençais moi-même à m’engourdir ».
Sortant de sa rêverie, elle entreprit d’ouvrir les volets pour avoir un aperçu de la météo et savoir si la chasse allait avoir lieu dehors ou (oh ! catastrophe !) dans la maison.
Le temps était brumeux mais pas pluvieux et elle espéra voir le soleil.
Soudain son attention fut attirée par un petit bruit mais elle ne vit rien. Puis elle cru percevoir du mouvement mais avec la brume difficile voir quoi que soit.
Elle se concentra et enfin fini par le voir ou plutôt devrais-je dire les voir ! Car ils étaient deux. Deux adorables petits lapins qui décidèrent de jouer à cache cache avec elle. Ils existent vraiment !!!! Pas facile de les photographier mais elle y mit tout son cœur car il fallait bien des preuves ! Ce n’est pas tous les jours que l’on peut photographier les « LAPINS DE PÂQUES ». Elle allait devenir une héroïne pour ses enfants !
Toute occupée à jouer les paparazzis avec ses nouveaux amis, elle ne prêta pas attention au manège de Gus leur jars. Pourtant il était bien agité devant la cabane de Sidonie. Il est vrai que la période de couvaison avait débuté quelque temps avant. En fait à peu près quatre semaines.
Non ! Se pourrait-il que… Se pourrait-il que pour une fois ces filous de lapins aient changé leurs plans ?
Serait-il possible qu’à la place de ces jouets impossibles à monter et qu’elle finirait inévitablement par casser en les écrasant un matin mal réveillée tout en pestant contre ses chérubins qui ne rangent jamais rien, serait-il donc possible ?...
Ouiiiiiiii ! Ils étaient là. Deux petites choses toutes jaunes qui faisaient déjà tourner leur père en bourrique.
Henriette nous prépare elle aussi sa surprise. Affaire à suivre...
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